Notre rencontre des 20,21 et 22 avril 2015
Le lundi 20 avril, comme prévu, nous nous retrouvons à 23 à l’auberge de « la Fourmi » en haut du col du Hundsrück près de Bourbach.
Le patron est très étonné de nous voir venir pour « travailler » alors que le site est touristique et accueille habituellement des randonneurs.
En fait, à part d’être très confortable et bien située, « la Fourmi » n’a rien de symbolique ni de militant. Le choix du lieu s’est fait sur les critères de proximité de ceux d’entre nous ayant des difficultés pour voyager, de confort et de prix (plus que raisonnables).
Lundi soir 20
La soirée du lundi est consacrée à la projection du film « Retour en Algérie » proposée par Robert.
Film d’Emmanuel Audrain donnant la parole aux membres de la 4ACG participant au voyage ainsi qu’à l’un des « Pieds-noirs progressistes » et à Robert représentant les « réfractaires ».
Mardi 21
Point sur la trésorerie :
En 2014 nous avons dépensé 2020€ (toutes les sommes sont grossièrement arrondies) dont
– 300 de fournitures et de frais postaux
– 370 d’achat de DVD (« Comme un seul homme » et « Sur le causse Noir 2003 »)
– 680 de voyage (dont Algérie), cotisations et abonnements
– 670 de frais d’AG
Nous avons encaissé 775€ dont
– 425 de cotisations (260) et dons (165)
– 350 de vente de livres (260) et DVD (90)
Le solde négatif pour 2014 s’élève donc à 1245€ et il nous reste 1400€ disponibles sur le compte de l’association.
Nos archives
Nous abordons l’ordre du jour par un exposé très complet d’Anita sur l’état de nos archives qui devront être déposées dans un proche avenir (appel à ceux qui auraient encore sous le coude des documents).
– Tony est en charge des relations avec la BDIC (Bibliothèque Documentation Internationale Contemporaine) où se trouvent déjà des archives de l’ACNV.
– Anita a classé ces archives dans 7 boîtes (plus 2 boîtes des archives de Pascal Gouget) dont elle donne un aperçu.
Voyage en Algérie
– Nous participons de façon plutôt formelle aux voyages initiés par les 4ACG (en fait, Robert en est l’un des principaux organisateurs).
– La question est de savoir comment marquer notre spécificité : Si nous nous retrouvons sur la volonté de fraternisation (plutôt que réconciliation) celle des 4ACG est versement de leur pension à fin de réaliser des actions concrètes, tandis que nous avons à mettre en avant notre refus et pour certains leur soutien effectif aux réfractaires.
– Cette année Nicole et Michel Lefeuvre seront du voyage.
Non-violence / religion
Rien dans les textes ne prêche d’un côté ou d’un autre. Il y est question de guerre juste ou de guerre sainte mais d’un autre côté il y a aussi des messages de paix, chacun peut voir ou traduire.
Quant à nous, la réflexion porte sur les rapports Objection / Non-violence / Pacifisme… sachant que la question cruciale quand elle se pose est bien : que faire face à une agression ?
Service civil, service civique
– Nous sommes globalement dubitatifs sur la situation actuelle : 75000 places pour 150000 postulants ; risque de prendre la place de salariés ; baisse artificielle du nombre de chômeurs ; brassage social aléatoire ; finalité pas très bien définie,…
– Un service civil obligatoire aurait tous les défauts du service militaire sans compter son coût prohibitif dans l’économie actuelle : les notions d’efficacité, de devoir, de gratuité, de discipline, d’obéissance sont contestées eu égard au risque d’embrigadement.
– Un service civil doit être volontaire, rémunéré, sans encadrement autoritaire et affecté à des tâches n’empiétant pas sur la sphère économique.
– Alain cite le cas de sa fille satisfaite de son expérience.
– L’évocation d’un « service civil » ne va pas sans son corollaire qu’est la désobéissance civile (ex/ZAD)
Communiqué de presse
Alain propose un texte simple et clair sur la tenue de notre assemblée à faire paraître si possible dans la presse locale (« l’Alsace » et « les Dernières Nouvelles d’Alsace »).
Nous avons échappé de justesse à une discussion sur les points et les virgules !
En fait, nous l’avons appris par la suite, pour qu’un communiqué passe il doit être présenté par un correspondant du journal (rédacteur, pigiste, etc.).
Donc, pas de parution cette fois-ci.
Mardi soir
– Projection du film « The Lab » du réalisateur israélien Yotam Feldman sur l’expérimentation des armes de l’armée israélienne « in vivo » sur les Palestiniens.
Il comporte une série d’interviews des protagonistes majeurs du marché israélien de la sécurité. Et présente le rôle de l’industrie de l’armement au sein de la société et de l’économie israéliennes. Il en résulte que l’occupation rapporte à l’État d’Israël contrairement à l’idée reçue qu’elle lui coûterait et est indispensable à l’économie du pays. La seule ambiguïté relevée par le film est celle des chefs d’État étrangers qui, officiellement, versent des larmes de crocodiles sur les victimes et, en réalité, viennent acheter des armes dont l’efficacité est ainsi vérifiée !
– Projection d’un petit documentaire sur les « porteurs de valises ».
Mercredi matin
Israël / Palestine
Nicole et Geneviève exposent de façon exhaustive la situation relative au boycott (BDS : boycott, désinvestissement, sanctions) dont l’efficacité est maintenant acquise et paraît constituer l’arme la plus redoutable à la disposition des citoyens pour faire pression sur l’État d’Israël.
Nicole et Geneviève rappellent aussi le massacre qui a eu lieu à Gaza cet été (opération « bordure protectrice » !), ses conséquences dramatiques tant en pertes humaines qu’en pertes matérielles (eau et terre polluées – destruction des hôpitaux, écoles, centrale électrique, mosquées, maisons, cultures, animaux, etc.) par l’application de la doctrine « Dahiyad » qui consiste à saturer une zone de violence afin de neutraliser toute défense et graver dans l’esprit des survivants le souvenir du prix à payer en cas de résistance. Il est tombé environ 720 tonnes de munitions pendant une période de 50 jours, soit 2 tonnes au kilomètre carré (plus que sur toute l’Europe pendant la dernière guerre !). Des conséquences dramatiques sont encore à venir en raison de l’effet des nouvelles armes de nature à provoquer de graves dommages sanitaires et sur les conditions de survie, quand rien n’a été fait depuis l’été pour réparer quoi que ce soit, que le blocus a été maintenu et que plus de 100 000 personnes se sont retrouvées sans aucun abri pendant tout l’hiver.
Le Tribunal Russell sur la Palestine a tenu une nouvelle session au mois de septembre 2014 pour statuer sur les crimes ainsi commis et a conclu, notamment, outre la commission de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, à une incitation directe et publique au génocide, interpelant la communauté internationale sur le risque qu’un crime de génocide soit commis dans un contexte d’impunité maintenue. Risque qui pourrait se réaliser car des voix en Israël prédisent la perpétration d’un nouveau massacre.
D’autres sujets ont aussi été abordés, dont la judaïsation de Jérusalem Est et, bien sûr, l’occupation de la Cisjordanie et le contexte politique (et raciste) en Israël.
Pour les absents, il est rappelé que la cotisation 2015 et/ou un don est recommandé pour faire vivre notre association.
La quasi-unanimité des participants à cette rencontre se déclare partante pour être présente lors d’une rencontre l’an prochain en souhaitant, si possible, être plus nombreux.