D’après la notice biographique parue dans notre livre en 2005 Voir rubrique
Marie Laffranque est née le 28 novembre 1921 à Saint-Marcet, Haute-Garonne, elle vivait à Toulouse depuis 1925. Dans sa famille, il y eut des bergers, des paysans et des ouvriers pauvres des trois zones linguistiques du Sud-Ouest. Marie est déccédée le 13 juillet 2006.
Quelques soldats de métier à chaque génération, dont celle de « la guerre d’Algérie ». Deux proches épousent, sur place, des « Françaises d’Algérie ». Parents athées et enseignants agissant sans étiquette (ils avaient 21 et 22 ans en 1914). Athée elle-même. Licences de philo et d’espagnol. Elle était chercheuse au CNRS.
Elle se forge une opinion socio-politique au fil des événements publics, notamment au contact des réfugiés espagnols. Elle cherche en permanence comment réduire l’exploitation de l’homme par l’homme. De marxistes dissidents en variantes libertaires, sans oublier certains groupes chrétiens, elle découvre l’action de Gandhi, puis l’ACNV où elle peut s’engager pleinement dans un soutien actif aux réfractaires, tant français qu’espagnols. Après le statut, elle continue aux côtés des objecteurs qui luttent pour son amélioration et de ceux qui veulent la suppression totale du service obligatoire, qu’il soit militaire ou civil.
« Marie, tu n’as pas de jambes mais tu as des ailes ! » (Paroles de Marie-Claire Voron sur le Causse noir, en 2003)Un grand silence autour du cercueil de Marie. Parmi les présents : * Un Basque qui chante dans sa langue. * Pepe Beunza, le leader de la lutte des objecteurs de conscience espagnols sous Franco (Marie coordonnait le soutien et allait manifester en Espagne). * Christiane Pezet qui, spontanément, parle du soutien de Marie à notre action et donne un témoignage personnel. * Un enseignant espagnol. * Un militant anarchiste espagnol. * Une amie qui dépose un « soleil » - une fleur de tournesol - sur le cercueil. * Une femme (je n’ai pas entendu ce qu’elle a dit)... Le cercueil est mis dans le caveau. Dernier geste d’adieu : brins de bruyère ou de lavande déposés... C’est tout. C’est sobre, discret, serein, à l’image de Marie. Une cinquantaine de participants : un car d’Asté, le village « racines familiales » ; des Espagnols ; Malik, « fils adoptif » de Marie, venu spécialement du Sahara où il était en mission. Les « réfractaires à la guerre d’Algérie » avec Jean et Christiane Pezet, Claude Pustilnicov, Marie Matet et moi-même... En cette période de vacances estivales, tous les groupes marqués par l’engagement de Marie, ne sont pas représentés. Vraisemblablement dans la deuxième quinzaine de septembre, une rencontre « hommages à Marie » sera organisée. Maison de Marie, 23, rue Brouardel : des boissons et une petite collation prolongent échanges, retrouvailles, évocation de souvenirs... Marie, tu continues à vivre en nous par tout ce que tu nous a donné ! déclare Claude. |
A voir, une interview de Marie vieille de quelques années
Vous pouvez également y lire un article intitulé « Drôle d’enterrement » et, sous la rubrique ci-contre, « Message de forum », d’autres commentaires et témoignages.
Mireille Grosse signale qu’une association est née : « Les amis de Marie Laffranque », dont le siège est à Asté dans les hautes Pyrénées, et le secrétariat à Toulouse, 115 rue de Cugnaux, 31300. Pour être membre, une cotisation de 10 € est demandée. Pour recevoir des infos, envoyez votre e-mail à : amis.marielaffranque@caramail.com.
Voir aussi le site créé par ses amis :
cliquez ici
On peut trouver encore des informations sur la vie de Marie en tapant son nom sur Internet où son travail et ses engagements ultérieurs à l’ACNV trouvent un large écho.
Encore un témoignage d’un ancien de l’ACNV« J’ai quelques scrupules à parler de Marie Laffranque après ses amis de toujours. « J’ai rencontré Marie pour la première fois lors de la réunion des anciens de l’ACNV sur le Causse noir en juin 2003. Je la connaissais de nom depuis les années 60-63 comme une des responsables du groupe ACNV de Toulouse. Lors de notre première rencontre, en 2003, je lui ai rappelé qu’elle avait participé à la lutte contre l’armement atomique en refusant de payer une partie de ses impôts. Elle me répondit simplement de sa voix douce et ferme : « Je continue ». « Je me souviens aussi que lorsque j’ai été condamné à payer une amende pour participation à une action non-violente, elle fut une des rares personnes à m’envoyer sa contribution par solidarité. « Lorsque nous nous sommes revus en avril dernier, elle me parla de sa traduction d’un livre d’une philosophe espagnole que je ne connaissais pas, Maria Zambrano. Le dernier jour de ces rencontres, j’ai vu qu’elle avait apporté quelques exemplaires de ce livre « Notes pour une méthode ». Je lui ai demandé si je pouvais lui en acheter un. Elle me dit d’aller le prendre, et lorsque j‘ai voulu le payer elle refusa malgré mon insistance « Il n’en est pas question ! » avec toujours cette douceur et cette fermeté qui la caractérisaient. Avec ce livre, Marie me donnait plus qu’un souvenir : un viatique spirituel, riche d’une pensée vivante. J’en relis régulièrement quelques pages, car il ne se laisse pas apprivoiser facilement et, ce faisant, je repense à Marie. » Pascal Gouget, 24 juillet 2006 |