Suite Lettre de Brignoles - n° 5 début août
(datée du 1er septembre 1965)
DIMANCHE 1er AOUT 1965 :
15 H : feu à SEILLONS. Les participants à l’opération Primevère sont rappelés pour compléter l’effectif de la permanence.
19 h : le feu éteint, nous nous dirigeons vers un autre foyer d’incendie près de CORRENS. Attisé par un vent violent, le feu prend des proportions importantes. Les effectifs des pompiers sont réduits, étant retenus par le feu du LAVANDOU qui s’était déclaré quelques heures plus tôt.
Cette journée du 1er août présentait toutes les caractéristiques d’une journée à incendie (degré hygrométrique très bas, forte chaleur, vent violent).
Nous passons la nuit à défendre une ferme.
LUNDI 2 AOUT 1965 :
Nos effectifs sont dispersés pour assurer la surveillance de différents points critiques.
Vers 15 H, le vent, toujours aussi violent, permet à une escarbille de franchir plusieurs centaines de mètres et d’allumer un foyer sur la colline d’en face. Jusque là, le feu était contenu dans un quadrilatère délimité par deux départementales et deux nationales. Dès lors, le dispositif des pompiers est complètement débordé et se contente de protéger les fermes et les villages. Malgré tout, le feu faillit détruire le village de VINS.
Cette nuit, une partie de l’effectif se bat sur les bords du lac de CARCES pendant que les autres dorment sur le parvis de l’église de CABASSE, au lieu d’aller éteindre les quelques foyers qui restent et qui seront le lendemain la cause de fortes reprises.
MARDI 3 AOUT 1965 :
Le feu est attaqué tardivement au moment où il a pris une violence telle qu’il est impossible de l’arrêter. Le dispositif de secours doit se replier et se contenter de protéger les fermes.
Une partie de notre effectif rentre passer la nuit au camp pendant que le reste arrête le feu près du lac de Carcès.
MERCREDI 4 AOUT 1965 :
Enfin le vent est tombé. Le feu ne progressera plus. Journée de surveillance. Tout le monde rentre au camp vers 18 H.
JEUDI 5 AOUT 1965 :
Surveillance jusqu’à 16 H, où nous nous déplaçons pour éteindre une reprise. Efficace intervention d’un Catalina. On couche sur place à la belle étoile.
VENDREDI 6 AOUT 1965 :
Surveillance toute la journée. Nous rentrons au camp le soir. Pendant ces interventions, les pompiers sont nourris par les communes sinistrées, ce qui nous permet de faire connaissance avec quelques restaurants de la région.
SAMEDI 7 AOUT 1965 :
Le matin, nous éteignons quelques souches. Baignade dans le CARAMY.
DIMANCHE 8 AOUT 1965 :
19 H : promenade vespérale heureusement, après, l’annonce d’une reprise, inutile.
LUNDI 9 AOUT 1965 :
De 11 H à 18 H, à 10 kms de Ste-MAXIME, nous assurons la surveillance d’un feu avec l’aide des Harkis, les pompiers se reposant à l’ombre.
MARDI 10 AOUT 1965 :
Alerte à 2 H du matin. Feu à POURCIEUX. Nous l’éteignons avant l’aube et l’apparition du mistral. Nous effectuons à nouveau la surveillance avec les Harkis, les pompiers du lieu s’étant éclipsés.
15 H : feu à CABASSE allumé par un incendiaire, attisé par le mistral.
On l’éteint la nuit, près de [la] N7 grâce à un important dispositif et l’action des Catalinas.
MERCREDI 11 AOUT 1965 :
Dans la matinée, on éteint la partie à contre-vent. Surveillance délicate jusqu’au soir.
Les hommes épuisés, le matériel endommagé, nous sommes mis en indisponibilité pour quatre jours.
Deux camarades, qui ont une maison dans la région, manquent d’eau.
Malgré plusieurs demandes, M. Lambert refuse de leur faire apporter de l’eau. Heureusement, les Pompiers de Brignoles acceptent de la faire gratuitement après leurs heures de travail. "Vous faites partie de la famille !
12, 13 et 14 AOUT 1965 : Repos. Remise en état du matériel.
suite du mois d’août dans la Lettre suivante
15 objecteurs ont participé à la rédaction du numéro 4 de la "Lettre" qui a été tiré à 600 exemplaires, envoyé à 535 personnes, et qui est revenu à 120,00 F.
Le tirage du n° 4 a été porté à 600 exemplaires.
Nous avons dû retarder la parution de ce numéro en raison de notre activité au feu.
Le prochain numéro sortira le 15 octobre saur évènements importants nous concernant.
Le secrétariat Objection de Conscience ouvre sa permanence tous les jeudis de 17 à 21 H à l’adresse suivante :
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GSP ; Protection Civile
83 Brignoles
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