Réfractaires non-violents à la guerre d’Algérie
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1964 : l’ACNV et ses prolongements.
Article mis en ligne le 20 avril 2012
dernière modification le 31 juillet 2020

par A.B.

Avant le vote du statut (décembre 1963), l’ACNV avait déjà posé quelques jalons pour réorienter sa lutte. Le secrétariat doit quitter Vanves et se fait provisoirement héberger dans les locaux des objecteurs, impasse Chartière Paris 5e voir rubrique.

Un recto-verso qui remplace le n° 19 du journal [début 1964]

Un centre permanent de formation et d’action

Mais, assez rapidement, il a été trouvé une vieille maison à côté de Lyon et, dans une feuille imprimée recto-verso et intitulée « en guise de n° 19 » [du journal], est donnée une nouvelle adresse à partir du 1er mars 1964 : chemin de Montellier, Saint-Didier-au-Mont d’Or (Rhône). L’ACNV va pouvoir y installer un centre communautaire de formation et d’action. Les animateurs principaux de ce projet sont Marie Faugeron et Claude Michel. Voir annexe.

De leur côté, quelques personnes ayant été engagées aux côtés de l’ACNV pendant ces dernières années mais se référant à une pensée athée ou agnostique souhaitent de tenter d’y voir plus clair sur les motifs de leur engagement né de la pression des événements. Ils créent, en janvier 1964, un Groupe de travail sur la violence et la non-violence. Voir annexe.

Journal de l’ACNV, n° 21, octobre 1964

Cette initiative est signalée dans le journal n° 20 de l’ACNV, en mai 1964.

Journal de l’ACNV, n° 20, mai 1964

Les contacts avec l’ACNV ne sont pas pour autant rompus.Une réunion
commune s’est tenue fin mai 1964 à Beaune (Côte-d’Or). Voir le compte rendu. Pendant l’été, le centre communautaire diffuse une circulaire qui définit le cadre et les buts qu’il se fixe. Voir annexe.

De son côté, le Groupe de travail sur la violence et la non-violence rédige un questionnaire : « Comment former un “non-violent ?” » Voir annexe. Dans le journal n° 21 (octobre 1964), il est annoncé que la Fraternité, nom du centre communautaire, commence une première expérience de six mois avec huit participants.

Journal de l’ACNV, n° 23, juin 1965
Journal de l’ACNV, n° 22, février 1965

En février 1965 paraît le n° 22 du journal. Il contient un long article sur la Fraternité. L’expérience communautaire a vraiment commencé. Les débuts sont encourageants et on commence à songer à l’accueil de stagiaires.

Journal de l’ACNV, n° 23, juin 1965

Cependant, une mauvaise nouvelle est annoncée : Marie Faugeron souffre d’une pleurésie et doit prendre plusieurs mois de repos. (Voir extrait du journal ci-contre.)

Le groupe des non-croyants fait long feu, et certains de ses participants se retrouvent dans un nouveau regroupement Anarchisme et non-violence qui va éditer une petite revue du même nom. Voir
Cette parution est signalée dans le journal n° 23 de l’ACNV (juin 1965). Les liens avec l’ACNV se font plus rares. Par contre, ce groupe maintient le contct avec les « nouvelles générations » d’objecteurs. Voir les événements de Brignoles, la liste de ceux qui repartent en prison.

Ce numéro 23 du journal présente également quelques projets : exposition, initiative de Georges Elias, voir ci-dessous.

Le n° 24 du journal de l’ACNV (septembre 1965) reparle de la Fraternité avec un certain désenchantement. Est-ce que le retour de Marie va changer la donne ?

Projet de Georges Elias du 31 mars 1965
Journal de l’ACNV, n° 23, juin 1965

Les travaux de mise en état des lieux absorbent beaucoup d’énergie, il n’y a pas de perspective d’action concrète...

Un bel enterrement ?

Dans ce même n° 24, un grand article pose la question :
L’Action civique non-violente : Un titre ou une vérité ?

Jo Pyronnet développe toute la philosophie servant de base à l’action :
« La non-violence a ses applications et implications dans tous les domaines... [...]

Journal de l’ACNV, n° 24, septembre 1965
Impressions d’une nouvelle recrue

« On peut en tirer toute une conception de la vie personnelle et sociale. Mais l’ACNV n’est pas un mouvement groupant ceux qui seraient d’accord sur une telle conception de la société non-violente, encore moins un parti ayant un programme pour constituer cette société. [...]

Journal de l’ACNV, n° 23, juin 1965

« Historiquement, l’unité s’est toujours faite dans l’ACNV autour d’un problème précis [...] et autour d’un acte qui posait ce problème en apportant une compensation, une réparation ou une solution au mal dénoncé. De la même façon, Gandhi et Martin Luther King mobilisent leurs troupes, non pas avec un programme pour dénoncer la violence ou construire la société non-violente, mais en leur proposant un acte révolutionnaire qui est déjà une solution au problème qu’il pose. »

Dans ces conditions, lors de la session de septembre, il fut déclaré que l’ACNV n’existait plus. Seuls restaient en place les groupes de préparation à l’action non-violente. Voir l’article ci-contre : Impressions d’une nouvelle recrue.

Journal de l’ACNV, n° 25, janvier 1966
Correspondants locaux
Le dernier numéro du journal de l’ACNV en notre possession, n° 25, janvier 1966

La « une » du journal n° 25 (janvier 1966) porte le sous-titre « Bulletin des groupes de préparation », et l’adresse provisoire du secrétariat se trouve
désormais à la communauté de l’Arche à la Borie Noble (Hérault).

Dans cette nouvelle optique est également publiée la liste des groupes ou correspondants locaux pour faciliter les contacts. (Voir ci-dessous.)

Journal de l’ACNV, n° 25, janvier 66
Le comité de "sages"

Dans ce même numéro un autre article titre : Quand reprendre le titre Action civique non-violente ? Voir annexe.

Après avoir tenté de définir les conditions nécessaires, il est proposé de constituer un comité de « sages » pour servir de garants et d’arbitres dans l’éventualité où quelqu’un proposerait une action.
Une liste de noms est ensuite publiée dans le journal n° 25, en janvier 1966.
(Voir ci-contre.)

Et le centre permanent ?


De l’espoir...

Un bilan financier en mars 1965
Journal de l’ACNV, n° 24, septembre 1965

... à la fermeture

Extraits du livre de Claude Michel (paru en 1972), « la Quête du sens »

Le dernier numéro du journal de l’ACNV en notre possession est le numéro 25, paru en janvier 1966. On y donne des nouvelles des objecteurs et des échos du jeûne, début octobre 1965, d’un groupe de femmes lors de la dernière session du concile à Rome. Dans ce numéro, rien ne laissait croire que c’était le dernier à paraître. Cependant, une lettre-circulaire du 20 juin 1966, voir ci-dessous, annonce la suspension du journal. Et si le siège social de l’ACNV demeure encore pour quelque temps à St-Didier, tout courrier doit maintenant être envoyé à la Borie Noble (Hérault) où la communauté de l’Arche s’est récemment installée.

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Le livre de Claude Michel, paru au premier trimestre 1972, commence par une présentation de Lanza del Vasto qui, à Pâques (19 mars) de cette même année, entreprend un jeûne public dans le cadre de la lutte des paysans du Larzac contre l’extension du camp militaire. Voir rubrique. Ce qui va donner à cette lutte son caractère non-violent.
Ce jeûne se fait à La Cavalerie, là où avait eu lieu, dans une indifférence générale, le jeûne public initié par Jo Pyronnet le 24 juillet 1959 (voir rubrique) pour protester contre l’internement au camp de Larzac des « suspects » algériens.

Cette lutte collective de longue durée (1971-1981) sur le plateau de Larzac, prolongera et popularisera des méthodes non violentes et donnera un regain d’intérêt et une suite à la pratique de la non-violence en France permettant ainsi à un certain nombre d’anciens réfractaires, objecteurs et leurs amis à continuer sur leur lancée.
Voir le récit de Robert Siméon et Claude Voron qui y ont participé. Voir aussi un compte rendu d’un livre et d’un film sur cette llutte.

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Fin des rubriques historiques.

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Fin 2015, la plupart des documents se trouvant sur ce site ont été déposés à la BDIC, la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine à Nanterre (92). Ils vont être classés et mis à la disposition des chercheurs de tous pays.
Grâce à cette ressource, le travail de mémoire sur notre action contre la guerre d’Algérie que nous avions souhaité lors de notre première rencontre en 2003 sera renforcé.

BDIC 6, allée de l’Université, 92001 Nanterre Cedex, France Tel : +33.(0)1.40.97.79.22 Fax : +33.(0)1.40.97.79.40 www.bdic.fr

Voir la suite, les rubriques d’actualité. Voir aussi les annexes pour cette dernière période.